Participation de la CDC à la 22ème édition du Forum de l’Economiste Maghrébin

Evènements nationaux

RDV annuel incontournable, le célèbre magazine l’Economiste Maghrébin souffle sa 30éme bougie et organise en partenariat avec la délégation de l’Union Européenne à Tunis et la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, la 22éme édition du forum sous la thématique centrale « Quelle Tunisie dans le nouveau monde qui se dessine », les 16 et 17 Juin 2021 à Tunis.

De toute évidence, la pandémie de la Covid fût un accélérateur sans précédent de l’histoire. La donne géopolitique est bouleversée et de nouveaux équilibres verront le jour ponctués par la montée de la contestation contre les inégalités d’un système de marché sans contrepoids adéquats, l’explosion des réseaux sociaux qui fait prévaloir l’instantané contre le long terme, la pétition contre l’expertise, l’émotion contre la raison. Le Forum international de l’Économiste maghrébin de 2021 a centré les réflexions sur cette grande mutation à laquelle la Tunisie ne peut échapper, au moins dans ses conséquences économiques et sociales.

En présence de M. Ali Kooli, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Appui à l’investissement qui lors de l’ouverture officielle a affirmé qu’il croit aux capacités de la Tunisie et de son tissu économique et a expliqué que cette conviction résulte de la haute capacité des entreprises dans le renforcement de l’économie nationale ainsi que dans la création d’emplois. Par la suite, le ministre a déclaré que « le monde qui nous attend est un monde où nous devons relever plusieurs défis. Et ce, qu’ils soient technologiques ou inclusifs ; en suivant les changements ».

En outre, M. Hédi Méchri, Directeur du magazine l’Economiste Maghrébin a souligné « je pense que l’État, comme les entreprises, doivent, ainsi que le notait à cet égard Nouriel Roubini, économiste américain, intégrer la probabilité d’une accélération d’au moins quatre tendances séculaires qui pèseront sur l’action des dirigeants et sur leur façon de penser et d’agir. La première est celle du changement climatique. Un problème qui, il y a peu, semblait peu important et même lointain. La 2ème vague séculaire concerne les turbulences que connait aujourd’hui le processus de mondialisation économique et financière. L’événement déclencheur en est le renversement de la politique commerciale décidée par l’administration du Président D. Trump. Tout donne à penser qu’elle sera poursuivie sous d’autres formes plus policées par le Président J. Biden. La 3ème tendance est d’ordre démographique. Elle va au-delà de l’inquiétude concernant le vieillissement des sociétés européennes et la 4ème tendance est liée à une urbanisation croissante. C’est dans les villes que se situeront, en dépit de l’effort consacré au profit des régions, les principaux foyers de la croissance : mobilité, santé, éducation, services… Ces forces séculaires et plus encore leurs interactions auront un impact considérable sur l’efficacité et le succès des entreprises, comme des gouvernements. Notre insertion dans le nouveau monde en dépend ».

Sous la conduite de M. Habib Karaouli, PDG de CAP Bank et de Mme Amina Bouzguenda Zeghal, CEO Paris Dauphine -Tunis, les conférenciers et les panélistes ont pu débattre les tendances lourdes qui vont impacter la Tunisie d’ici 2030. Les échanges ont porté sur les principaux effets géopolitiques et économiques qui affecteront la Tunisie. En effet, les avancées des technologies en l’occurrence l’intelligence artificielle, la robotisation, le raccourcissement et la relocalisation des chaînes de production peuvent remettre en cause les atouts d’un pays et ses avantages comparatifs. La capacité de faire émerger des choix de société devient essentielle.

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Le Forum a débuté par un dîner-débat sur le thème : « Intelligence artificielle et nouvelles opportunités de positionnement stratégique en Tunisie» animé par M. Habib Karaouli et auquel ont pris part M. Fadhel Kraiem, Ministre des technologies de la communication et Ministre de l’Agriculture par intérim, son excellence M. Marcus Cornaro, Ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie et Dr. Boutheina Ben Yaghlane, Directrice Générale de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) ainsi que des décideurs politiques, d’académiciens et d’experts de réputation mondiale, de DG de banques, d’assurances, d’entreprises et représentants d’organisations internationales.

Lors de son intervention, Dr. Boutheina Ben Yaghlane, Directrice Générale de la CDC a souligné l’importance de l’intelligence artificielle qui est en effet une technologie de rupture, une fois déployée, offrira à la Tunisie un potentiel de croissance économique important, grâce aux opportunités nombreuses qu’elle pourra saisir. Elle a déclaré : « A l’ère de la transformation numérique, l’IA devrait être une thématique centrale aussi bien pour le gouvernement que pour les entreprises. L’IA est un avantage compétitif certain et le gouvernement doit saisir cette opportunité pour élaborer une stratégie nationale dans ce domaine ».

Elle a également ajouté que « Pour les entreprises tunisiennes, leur compétitivité est désormais fonction de leur capacité à basculer dans l’industrie 4.0 via la modernisation de l’outil de production et l’introduction des technologies avancées (Big data, intelligence artificielle, réalité augmentée, etc) ».

Elle a conclu par « La transformation digitale n’est plus une option, c’est une nécessité pour survivre et c’est même une vraie opportunité à saisir ! ».

 

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